1- SANS EXISTENCE FIXE
[ SALLE | HORS LES MÛRS | RUE ]
d’après « Pochade millénariste » d’Eugène DURIF
« S’il fallait trouver un sous-titre, je pensais à ‘harangue clownesque’. La force et ta façon de dire ces mots m’est restée et reste encore en moi. » (E. Durif)
« Sans existence fixe » c’est le personnage de La Gueulante qui conte et raconte. Une Sans-existence-fixe, une égarée, une saltimbanque enthousiaste et sans flouze. Elle erre quelque part, peu importe le lieu … elle raconte avec dérision son quotidien, des bribes de vie … acerbes, drôles et touchantes …
La Gueulante : « Je trouve que ce spectacle va manquer de franche gaieté. Il faudrait des histoires de noces, de banquets … moi j’en connais de franchement drôles. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que je me laisse aller à vous en raconter quelques unes de derrière les fagots. Bon d’accord, je n’insiste pas …
Au moins une petite alors …
C’est quelqu’un qui décide de se pendre. Il se met la corde au cou, balance un coup de pied dans le tabouret. Manque de chance la corde casse. Il se dit que c’est un signe du destin, un message venu de là-haut. Alors il prend une bible et se dit, je vais l’ouvrir au hasard et la première phrase que je lirai sera un précepte auquel je me conformerai absolument. Il ouvre la bible et la première phrase sur laquelle il tombe est : repens toi …
J’ai toujours rêvé d’être un boute-en-train ».
« Sans existence fixe » est une adaptation de la pièce “Pochade millénariste“ découverte lors d’une rencontre avec Eugène Durif.
Cette « Pochade » ?
Alors que vont avoir lieu les cérémonies et fêtes qui accompagneront le changement de millénaire, les exclus qui pourraient donner une image négative de la ville sont pourchassés par des « brigades humanitaires », qui veulent les regrouper dans des centres à l’écart de la ville . Certains refusent et se cachent. A la faveur d’une grande panne d’électricité, ils sortent des lieux où ils sont terrés et une « fête des gueux », un carnaval bouffon, s’improvise dans la rue. Mais l’Ordre va s’avancer à visage découvert (sans plus d’alibi humanitaire) et reprendre ses droits.
« J’ai envie de poursuivre un travail collectif sur ce qui nous parle en tant que citoyens de ce monde. Ici, les héros sont les sans-voix, sans-patrie, sans-abri, sans-emploi. J’ai choisi de mettre en lumière les exclus. »
Cécile Kiffer
adaptation/jeu : Cécile KIFFER
fabrique de sons : François POSSÉMÉ / Romain THOMAS
costumes : Caroline BINET
lumières/sons : Romain THOMAS